dimanche 8 mai 2011

un "au revoir"....

Je ne travaille plus depuis une semaine, et comme au mois de mai "fait ce qui te plait".. je fais !
Je pensais à Chris, avec qui je partage bientôt 20 ans d’amitié..
Le téléphone sonne… Chris…!!
« Si Enzo (ben oui c’est son deuxième prénom) veut se faire un peu d’argent de poche, j’ai besoin de lui ! « 
Enzo est d’accord, il adore Chris, qui a fait partie de son enfance, il est ami avec son fils de trois ans plus âgé, fils unique tous les deux, ils étaient inséparables et partageaient beaucoup de loisirs ! Thomas était le « guide » de mon fils qui lui vouait une admiration enfantine sans borne ! Thomas avait dit, Thomas avait fait !!! Autant mon fils était turbulent, bougeon, autant Thomas était calme, réfléchit…
Thomas finit ses études au Canada, mais ils communiquent toujours !...
Et mon fils a une immense affection pour Chris, une des rares personnes chez qui il acceptait de rester et où il avait plaisir à rester quand il était petit ! et une des rares personnes à qui je le confiais en toute tranquillité !
Arrivés chez Chris, café, papotages…
Mon grand bonhomme s’est mis au travail, déblayer des pierres sur une partie du terrain qui a été bouleversé pour l’arrivée d’une piscine et faciliter ainsi la plantation de la pelouse et arbustres.

Il faut dire que Chris habite une région ou lorsque vous manipulez une pelle de terre, vous avez deux pelles de galets. C’est pourquoi dans cette région du Dauphiné vous avez des maisons anciennes qui toutes sont en pizet et galets ronds apparents.

photo de la Mairie de Royas 38 (et ancienne école, et salle comunale) construite majoritairement en galets - on voit bien sur le muret d'enceinte l'alignement  des galets. La plupart des maisons sont faites ainsi du moins au niveau du sous-bassement, avec en alternance  des couches de pizet. 

Nous avons pris notre repas à la terrasse d’un petit restaurant au village (oui… nous avons emmené avec nous le travailleur, quand même, nous avons eu des scrupules à le laisser avec un sandwich et de l’eau !) galets oui, mais pas le bagne quand même, nous avons eu pitié !
L’après midi, nous avons participé toutes les deux au ramassage, et là, j’avoue qu’il y a eu plus de fous rires que de brouettes ! de sales gamines avec nos cailloux et nos râteaux ! et un gaillard de 20 ans qui nous rappelait à l’ordre, un beau moment partagé tous les trois !
  j’ajoute encore des kilomètres entre nous… mais nous restons ensemble ! Evidemment ces journées improvisées se feront plus rares…. Mais des années d’amitiés ne seront pas bouffées par la distance…
Je m’étais déjà éloignée en 2005, ce qui n’a pas été vraiment facile, nous partagions tellement de moments ensemble, tellement d’aide et de complicité.
Ce qui nous avait rapprochés : les chevaux…
Chris et sa famille arrivaient de la région Parisienne, nous de la région Lyonnaise...
Arrivés ensemble dans le même hameau isolé, à restaurer et redonner vie à d’anciennes maisons, à vouloir et arriver à se faire accepter, avec nos chevaux qui nous ont ouvert beaucoup de portes dans ce milieu rural très fermé! Nous n’étions pas que des citadins venant leur squatter leur campagne ! Acheter des maisons et des terrains laissés par les anciens et tous chargés d’histoires, de LEUR histoire ! D’ailleurs durant des années notre maison est restée la maison de F… le nom des anciens fermiers et propriétaires ! nous habitions la "maison F.." notre nom de famille pour nous situer était devenue "ceux qui habitent la Maison F..." d'ailleurs sur les vieux cadastres, avant d'être baptisé "La Gassoulière" le lieu-dit que nous habitions était le hameau D... du nom d'une famille qui l'habitait à l'époque et  qui possèdait la majorité des terrains, et dont les descendants l'habitent toujours !
Après un moment d’ "observation" puis d’acceptation, où nous avons presque passé un examen d'intégration,  une entraide incroyable est née.. et elle perdure encore aujourd’hui puisque mon ancien voisin agriculteur garde mes deux chevaux en pension, et où Chris supervise leur confort et m’alerte au moindre problème et ce absolument sans rien demander en retour sauf le fait de laissser à disposition un terrain qui nous appartient encore, et de m'entendre dire ""c'est normal.. et ils tiennent compagnie à Charlotte"" - Charlotte étant une Comtoise qui ne servait plus aux champs bien sûr, mais était attelée lors des fêtes du village et nous a valu de bien belles balades, et faisait des démonstrations de travaux lors des comices agricoles, et qui coule avec les miens les jours heureux d'une retraite bien méritée.

Et puis je continue à aller voir ma « mamie » d’adoption, chez qui je m’approvisionne toujours en produits fermiers. Eh oui, Marie, vos fromages de chèvre et vos légumes frais vont terriblement me manquer, ne serait ce que par les moments qu’ils nous permettaient de partager même si je faisais 120 Km A/R pour aller les chercher !!
Allez, séquence émotion passée, nous nous sommes fixé un rendez-vous !

7 commentaires:

Plume a dit…

Que de mystères...
Tu pars, mais tu ne nous pas où ni quand... Bien sûr c'est ton droit...
A priori, tu ne pars pas trop loin, si j'ai bien compris.
Une belle histoire d'amitié, de chevaux dans ce billet, ton émotion passe dans tes mots...

Bon courage et gros bisous

madora a dit…

Non non, pas de mystères Plume...
je pars début juin pour m'installer à ORANGE.

Taty émue a dit…

Et la Taty persuadée que l'on met des enfants au monde pour qu'ils vivent leur vie, et non pas pour soi et son confort, se le répètant, essayant de s'en persuader, ne comprend pas pourquoi elle se sent si démunie devant l'éloignement de sa cadette qui lui manque tant ! Et l'éloignement de Soeurpetite va lui peser, bien qu'il ait déjà eu lieu depuis longtemps. Les grandes familles rassemblées, proches en permanence ? Cela signifie toujours quelque part, qu'on le veuille ou non, qu'on l'avoue ou pas, un sacrifice plus ou moins grand de la part d'une "pièce rapportée" ou d'un membre de ladite famille ! L'histoire de nos relations entre frères et soeurs, cousins, cousines, ferait l'objet d'une longue narration dont les chapîtres, hélas, portent souvent le mot "fin" ! Et pourtant, Taty s'est usée le coeur a essayé de concilier l'inconciliable !

Anonyme a dit…

TATY je vais bien évidemment te répondre en privé, car malheureusement certains ont compris que tu étais ma Soeur Grande ! que cela ne t'empêche jamais de dire là...
Plume a raison, mon émotion passe par mes mots (même si sur ce blog..certains pensent que..) ma grande soeur, je t'aime, et tu sais que les km ne sont rien ! et je suis fière que les blogonautes sachent, car je me sens si loin de tes capacités, et si fière pourtant de cette différence ! Je suis si impulsive, si différente de toi, et pourtant oui, si riche de cette différence que tu as toujours su canaliser, exploiter vers le chemin de NOUS !
TATY, le véhicule de Philippe la Godasse me rappelle de si beaux souvenirs : le premier véhicule d'Evelyne (écrire son nom, juste là écrire son nom) qui emmenait ses chevaux vers leurs premières victoires et dans des conditions rocambolesques qui me font encore rire ! (mais le savais tu ?)
et puis ces épices qui m'emmènent vers un pays que tu sais que j'affectionne particulièrement !! non ma Taty même des milliers de km ne nous éloigneraient pas, même si mon caractère fait que j'attends que tout soit finaliser pour que ....

PB a dit…

Oh les soeurs, hauts les coeurs des soeurs! Comme vous avez de la chance de vous aimer comme ça ...

Tatyvivelavie a dit…

PIERROT BATON... oui, mais si tu savais comme nous sommes idiotes car trop pudiques, trop taiseuses, trop... tout ou rien ! La Taty a tjrs pensé qu'elle était la moins douée, la moins... tout... des trois soeurs ! Merci Madora !

PB a dit…

Et c' est émouvant de le lire là!