lundi 7 septembre 2009

ECOLE D'ANTAN.... mon école !

Cette photo a été prise durant l’année scolaire 1957/1958…
Troisième rang partant du bas, cinquième partant de la gauche, les cheveux courts ébouriffés, les mains croisées sur le ventre, je me souviens de ma blouse, fabrication maison, sur le devant, une feuille verte, avec un escargot brodé….
Je me souviens surtout de cette école, en préfabriqués posés sur dalles bétons, faite de tôles pleines garnies de sable, ce qui ne procurait aucune isolation, très chaud en été, glacial en hiver, vétuste, les stores oranges étaient cassés, troués. La corrosion faisait son oeuvre, nous agrandissions les espaces entre les tôles et un sable fin s'en échappait.
L’intérieur n’était pas plus réjouissant, nous avions des pupitres en bois, des encriers en porcelaine blanche, chauffage au poêle à charbon… grand bac en zinc et rampe de robinet pour l’hygiène de nos petites mains… et cette odeur indéfinissable d’encre et d’encaustique mélangés…
La cour était en terre, et de vieux et énormes platanes nous procuraient de l’ombre en été, et un merveilleux terrain de jeu en automne… les feuilles tombées, nous les rassemblions en tas, nous construisions des murs et des maisons imaginaires, d’immenses maisons, des palais, les plans en étaient parfais, à hauteur de nos rêves et les rôles étaient distribués. Un coup de vent, et nos maisons s’envolaient et nous nous jetions dans ces tas de feuilles en riant aux éclats.
Rentrés de ces récréations, le matin, nous avions une distribution de lait chaud. J’ai toujours eu horreur du lait chaud, je déteste encore le lait chaud ! Surplus de production, hantise de la mal nutrition, je ne sais pas, mais toutes les écoles avaient droit à ce régime !
L’après midi, nous apportions notre propre gouter ! Pain, chocolat, pâte de fruits, gâteau fait par Maman… pas de BN ou de biscuits manufacturés !
Derrière l’énorme palissade en bois, se profilait LE PROGRES, la construction d’une grande, immense école primaire, bétonnée, celle qui allait nous accueillir à notre prochaine rentrée, celle que j’ai mis en photo sur mon billet précédent.

et en 1959, en cours d’année de CP, j’ai fait ma rentrée dans cet établissement, laissant mes platanes, mon pupitre, cet inconfort où nous étions pourtant heureux pour une cour goudronnée, des couloirs immenses, une salle de classe au bureau et parquet vernis, les encriers étaient en plastique vert, et nous avions d’immenses fenêtres et le chauffage central.

Et surtout, subitement, puisqu’il y avait de la place, mon école n’était plus mixte. Filles d’un côté, garçons de l’autre !! Nos copains jouaient dans l’autre cour, un grillage nous séparait ! Mais toujours la distribution de lait, cette fois cacaoté, et surtout des douches ! Oui, des douches en sous-sol, où nous devions nous rendre deux fois par semaine durant les récréations ou après l’école… sauf dérogation ! Il faut dire qu’à cette époque, beaucoup d’appartements n’étaient pas équipés de salle de bain, il y avait les bains-douches de quartier, et donc les douches dans cette école. J’y allais, je m’y suis beaucoup amusé, petites cabines au carrelage jaune, odeur de savon, tellement de vapeur que l’on se serait cru dans un hammam ! Et de plus, ma Maman en assurait la surveillance, vigilante à ce que nous sortions correctement séchées, propres ! Pour retourner en classe ou rentrer à la maison si cette séance de « nettoyage » avait lieu en fin d’après-midi ! Je ne sais pas quand ces douches ont été abandonnées, j’ai quitté cette école pour mon entrée en 6ème et elles étaient toujours en service ! Je garde un souvenir pour l’institutrice qui se trouve sur cette photo ! Madame GUILLERMIN, dite GUIGUITE, Institutrice et Directrice de l’établissement, son mari assurait la Direction du côté garçon. Sa classe était à son image, ordre et discipline… main de fer dans un gant de velours… On pourrait ajouter à ces fonctions celle d’Assistante Sociale, elle connaissait toutes les familles, nos vies, notre histoire familiale, faisant la liaison entre l’école et la maison. Prenait de nos nouvelles lorsque nous rentrions au Collège. Chance ou malchance pour moi, elle avait eu dans sa classe, mes trois sœurs, alors j’avais toujours l’impression que moi, la quatrième des sœurs X, elle ne me raterait pas, et effectivement elle ne m’épargnait rien ! Elle était d’une grande rigueur mais avait une fabuleuse écoute, et je l’adorais. La dernière fois que je l’ai vu, c’était pour lui apprendre que j’avais réussi mon Baccalauréat, avare de félicitations, elle m’a embrassé, émue… Petit voyage dans le temps et dans les souvenirs……..

jeudi 3 septembre 2009

C'est la rentrée...

A tous les petits écoliers, ceux qui font leur première rentrée en maternelle, à ceux qui passent dans la "classe des grands", à ceux qui entrent pour la première fois au collège, aux Mamans qui une petite larme au coin des yeux voient leur enfant leur lacher la main pour franchir le seuil de cet "inconnu", à ceux et celles que les souvenirs subitement assaillent et cette année, parce que leur enfant a grandi et pour la première fois, n'auront pas de "rentrée" :

MON ÉCOLE

Mon école est pleine d’images,

Pleine de fleurs et d’animaux,

Mon école est pleine de mots

Que l’on voit s’échapper des pages,

Pleine d’avions, de paysages,

De trains qui glissent tout là-bas

Où nous attendent les visages

Des amis qu’on ne connaît pas.

Mon école est pleine de lettres,

Pleine de chiffres qui s’en vont

Grimper du plancher au plafond

Puis s’envolent par les fenêtres,

Pleine de jacinthes, d’œillets,

Pleine de haricots qu’on sème ;

Ils fleurissent chaque semaine

Dans un pot et dans nos cahiers.

Ma classe est pleine de problèmes

Gentils ou coquins quelquefois,

De chansons, de poèmes,

Dont on aime la jolie voix

Pleine de contes et de rêves,

Blancs ou rouges, jaunes ou verts,

De bateaux voguant sur la mer

Quand une brise les soulève.

Pierre GAMARRA (1919 – 2009