mercredi 24 mars 2010

Ce cheval qui murmure à mon oreille.....

Il a confiance en moi,

J’ai confiance en lui,

Il est là, jouit d’une retraite bien mérité,

De tant de temps partagé,

De tant de complicité,

Mettre mes bras autour de son encolure, mettre mes mains sous sa crinière,

Sentir sa lourde tête se poser sur mon épaule,

Respirer son odeur,

Ce moment de silence partagé

Ce cheval qui murmure à mon oreille….

Ce cheval qui m’a tellement appris,

vaincre mes peurs… La maitrise... la patience… l’humilité…

Il n’aura plus de selle sur le dos,

Il ne galopera plus dans les sentiers,

Il profite de nos soins, de notre reconnaissance,

Repos, mon valeureux compagnon !

Je sais qu’il partira un jour,

Je ne sentirais plus son regard taquin, joueur, se poser sur moi,

Il n’apparaitra plus au galop du fond du pré à mon premier appel,

il ne viendra plus manger délicatement au creux de ma main,

Il n’écoutera plus mes confidences,

Je ne sentirais plus son souffle chaud réconfortant,

Nous ne rirons plus ensemble…

25 ans… et 20 ans de bonheur complice…

Ne pas penser au moment où il devra me quitter,

Profiter…

Le sais tu, te l’ai-je assez dit…

A l’anniversaire de ces 20 ans, je te le murmure encore,

Mon vieux cheval, je t’aime…..
profitons de ce nouveau printemps !

Histoires d'eau et souvenirs....


Journée internationale de l’eau ( !?) C'était avant-hier, et je me souviens...


Des actions sont entreprises pour nous sensibiliser, des notes sont jointes à nos factures, économie, analyse pour nous indiquer que même si des jours elle est imbuvable en raison de son goût, du moins elle est aseptisée et consommable.

Je ne critique en aucun cas ces actions, elles sont nécessaires. Mais le budget consacré à sa publicité me laisse réveuse sur les actions qui pourraient être entreprises avec ces montants.

J’ai été très tôt sensibilisé à ce problème.

Durant des années j’ai participé à des actions caritatives avec un groupe d’amis dont le but était de financer des pompes en centre Afrique. Nous menions des actions en vue de les acheter et étions en liaison avec les équipes qui les installaient.

Et puis, ce jour d’O, j’ai pensé à eux :

C’était lors de mon voyage en automne 2007, dans  le Grand Erg Oriental qui fait partie de cette vaste ceinture de sable qui court de Nouakchott en Mauritanie à Mourzouk en Lybie, en passant par l’Algérie et la Tunisie ; immense massif dunaire composés d’ergs d’importances variées. Le Grans Erg Oriental est deux fois plus grand que le Grand Erg Occidental et se situe principalement en Algérie, le reste en Tunisie.


 Trois semaines à sillonner cette magnifique région désertique.

Et un jour, à la recherche d’un endroit pour bivouaquer, nous les avons rencontrés, au milieu de nulle part :

Un groupe de nomades, l’approche a été timide, un seul, chef de village, parlait un mauvais français, la communication s’est établie doucement, la méfiance est tombée.

Le puits était sec pour cette période, ils devaient descendre un des leurs à la force des bras, dans un puits dont je n’ai pas pu évaluer la profondeur. Ils remontaient l’eau récoltée dans une poche faite avec des cordes et des morceaux de chambre à air.

L’eau était ensuite recueillie par des femmes, qui la versaient dans les outres dont certaines étaient également en chambre à air, fermées aux extrémités par des ficelles.

Ces « poches » étaient ensuite mises sur dos de chameau.

L’eau ? trouble, pleine de sédiments. L’eau du puits étant à un niveau très bas.

Les photos ont été prises avec pudeur, avec leur consentement, après des échanges de rires, face à l’échange difficile des mots.

Nous les avons suivis à leur campement. Un ami médecin était invité à visiter une malade, atteinte d’une forte fièvre et de douleurs abdominales.

Avec les moyens du bord, il l’a examiné, fait un diagnostic rapide, a laissé des médicaments et une explication au chef de village. Impossible pour lui de déterminer l’âge exact de cette femme. Impossible pour lui de ne pas être sensibilisé par l’inutilité de cette consultation, par son impuissance à la soigner vraiment, juste faire tomber la fièvre, calmer pour un moment la douleur, pas plus, il ne pouvait pas faire plus sachant qu’aucun suivi ne serait effectué. Nous avons subi de plein fouet le fatalisme de ces hommes qui refusaient même de faire appel au service médical le plus proche dans une base militaire, trop loin pour eux ! inutile pour eux ! « c’est la vie.. » et de confier cette vie à leur croyance !

Ils n’ont accepté aucun don et ne leur en avons pas proposé d’ailleurs et sauf exception n’en faisons pas, mais nous sommes parvenus à leur faire accepter du « troc », comme un échange de cadeaux après ce beau partage. Leur avons juste laisser un câble neuf et des attaches, avons partagé de la nourriture et les femmes ont troqué des perles contre du savon. Un instant oublier qui nous étions et qui ils étaient, partage unique.

Nous sommes repartis après cet après-midi riche en émotion, riche de cette rare rencontre, installer notre bivouac, les laissant où ils allaient passer la nuit pour repartir le lendemain.. à quelle distance, nous le l’avons pas su !

Dans le silence, nous avons retrouvé nos véhicules super équipés, réservoir d’eau pour la toilette et la nourriture. Bouteilles pour la consommation. Gêne ? non, sentiment d’impuissance, pas devant leur mode de vie mais devant leur difficulté vers l’essentiel, la survie ! Durant un instant nous avons partagé un peu de leur difficulté.

Dans ces voyages, nous apprenons la valeur de cette eau. Nous l’économisons… nous la cherchons… nous détournons de notre itinéraire à la recherche d’un moyen de remplir nos réserves avec de l’eau « potable », souvent aux postes frontières ou dans des camps militaires, ou des petits villages isolés. Nous réapprenons à la respecter !

Et quel bonheur de trouver sur notre itinéraire à plusieurs centaines de kilomètres de ce puits à sec, ces sources sauvages d’eau chaude,  qui nous offrent une baignoire naturelle, luxe suprême et apprécié !

 
.

Apprécier sur notre itinéraire du retour le fait de pouvoir tourner un robinet, boire une eau courante !

Et rester sensibilisés à ceux qui n’ont pas le minimum vital. Ceux que la nature prive de tout, ceux à qui la nature prend tout !

Comme ce  printemps, au Maroc, avec des pluies diluviennes, des inondations spectaculaires qui nous ont fait modifier maintes fois notre itinéraire, nous sommes allés chez un ami marocain dont la maison était menacée par un torrent de boue, nous avons mis deux jours avant de pouvoir le rencontrer, seule une rivière en furie habituellement à sec nous séparait d’eux. Je n’avais jamais vu ça, et en été, ils ont à nouveau souffert d’une sécheresse !!! Les dégâts étaient importants, plusieurs villages complètement isolés, les cultures ravagées.



Dame nature décide, Dame nature impose !!

(Avec ce groupe d’amis, nous profitons de ces voyages pour mettre en liaison des associations françaises avec leur action en place, distribution de médicaments et matériels dans les dispensaires par exemple ou liaison avec les écoles de campagne isolées : livres, matériels…

Je n’ai aucunement la prétention de me sentir utile durant ces voyages, une goutte d’eau dans l’océan, mais riche de rencontres et de relations humaines.)

Le prochain se programme, destination ??



lundi 15 mars 2010

Samedi 13 mars

Je rentre tard à la maison, je reçois un SMS, Jean Ferrat est mort, je n'avais pas entendu cette nouvelle, ce SMS vient d’un ami qui aime Jean Ferrat et qui connait mon goût pour ses chansons.

Morgan recevait trois de ses amis, je vais les embrasser, j’annonce la nouvelle à Morgan, et je vois la stupéfaction dans les yeux de ses copains (copines) : c’est qui ?

J’en reste bouche bée… et là j’entends mon fils leur raconter, le personnage, certaines chanson, Aragon…

Hier il a regardé avec moi le court hommage qui lui était rendu….

Je suis heureuse de réaliser que j’ai transmis à mon tour, j’ai fait ce cadeau, comme on me l’a fait… car c’est un cadeau …

J'arrive où je suis étranger
Jean Ferrat

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger

J'arrive où je suis étranger

Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le cœur change avec le chardon

Tout est sans rime ni pardon

Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux

C'est le grand jour qui se fait vieux

Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus

Peu à peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps

C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie

C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux

O mer amère, ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger

J'arrive où je suis étranger



 

vendredi 5 mars 2010

MARS....

Parce que mon billet précédent est passé pour un billet alarmiste...
Remettre un sourire sur ce blog....

A vous mes chères lectrices et lecteurs....

Le carnaval s'en va, les roses vont éclore ;

Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon.
Cependant du plaisir la frileuse saison
Sous ses grelots légers rit et voltige encore,
Tandis que, soulevant les voiles de l'aurore,
Le Printemps inquiet paraît à l'horizon.

Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;
Bien que le laboureur le craigne justement,
L'univers y renaît ; il est vrai que le vent,
La pluie et le soleil s'y disputent l'empire.
Qu'y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;
C'est sa première larme et son premier sourire.

A la mi-carême - Alfred de Musset